L’assurance-vie prend le relais du PEL pour placer l’apport personnel

Jadis, la question ne se posait pas : le PEL était la clé de l’accession à la propriété. Avec sa rémunération supérieure à celle des livrets défiscalisés, la possibilité d’obtenir un prêt à taux compétitif, et la prime d’Etat (un véritable cadeau d’argent lorsque vous empruntiez), le Plan d’Epargne Logement était presque le passage obligé de tout jeune ménage qui souhaitant acquérir son logement.

Splendeur et déclin du Plan Épargne Logement

Comment financer un achat immobilier ? Où épargner pour constituer petit à petit son apport personnel ?

Hélas, les temps ont changé. La rémunération du PEL est désormais de 1 %, les intérêts sont imposables, le taux du prêt épargne logement est supérieur au taux de marché, tandis que la prime d’Etat est réduite à sa portion congrue.

Est-ce toujours pertinent d’épargner sur un PEL lorsque l’on envisage d’acheter de l’immobilier ? La banque dira que oui : c’est un produit qui fidélise les clients. En pratique, il y a sans doute mieux à faire.

L’assurance-vie : épargner pour sa résidence principale

L’assurance-vie : épargner pour sa résidence principale

On dit souvent que l’assurance-vie est le couteau suisse du patrimoine, tant elle a réponse à toutes les situations de vie. Peut-elle remplacer le PEL ?

Oui, mais on n’épargne pas de la même façon pour les études d’un enfant, pour acheter un véhicule, pour se faire un fonds de secours ou préparer sa retraite. Dans l’optique d’une acquisition immobilière, il faut prendre en compte les spécificités du projet.

Ici, l’argent a vocation à être utilisé à moyen terme : lorsque l’on envisage un achat, c’est en général à horizon 2 à 5 ans. Cette échéance contraindra le niveau de risque que l’on devra accepter, et donc la rémunération à attendre.

Parlons justement du risque. S’il est tentant de vouloir valoriser son capital au maximum (après tout, chaque point de pourcentage représente quelques mètres carrés en plus), il faut aussi raison garder : le pire scénario, celui d’un krach boursier alors que vous avez trouvé le bien idéal qui est légèrement au-dessus de votre budget, risque de vous faire regretter votre choix.

À l’opposé, évitez aussi les excès de prudence. Un placement en assurance-vie 100 % sécurisé peut sembler la bonne chose à faire pour envisager l’achat d’une résidence principale, mais en pratique, c’est un moyen de se faire distancer par l’inflation et par la hausse des prix des logements convoités. En effet, placer à 1 % lorsque l’immobilier gagne ne serait-ce que 1,5 % par an, c’est perdre des mètres carrés jour après jour.

Vous l’aurez compris, la bonne solution n’est pas simple à trouver. Mais l’assurance-vie a réponse à tout, on l’a dit plus tôt. Flexible, elle permet donc de placer selon des niveaux de risques modulables : tout n’est tout noir ou tout blanc. L’idéal est d’envisager un rapport rendement/risque cohérent avec le projet, votre tolérance personnelle pour le risque.

Moduler le risque : fonds en euros et unités de compte

Comment placer selon son niveau de risque idéal sur un contrat d’assurance-vie ? En pratique, cela revient à moduler la répartition obligations / actions du contrat d’assurance-vie : les obligations pour la sécurité, les actions pour le potentiel de performance. On utilise pour cela les unités de compte, la composante diversifiée de l’assurance-vie qui permet d’investir sur une grande variété de classe d’actifs (actions, obligations, immobilier, matières premières…).

Le fonds en euros, au capital garanti, peut aussi jouer le rôle d‘amortisseur, mais attention à ne pas en faire la pierre angulaire de votre projet car il rémunère de moins en moins, et de façon inférieure à l’inflation.

L'assurance-vie prend le relais du PEL

Réduire les frais en assurance-vie grâce aux ETF

Reste une dernière étape : celle de contrôler les frais. Les frais de l’assurance-vie peuvent rebuter. C’est le cas dans les réseaux bancaires, gourmands en frais d’entrée, frais de dossier, de gestion et d’arbitrage.

Ouvrir une assurance-vie chez des acteurs en ligne permet d’échapper à ces écueils. Reste à choisir les bons supports pour mettre en place la répartition entre actions et obligations envisagée à l’étape précédente.

Certains intermédiaires financiers, courtiers ou société de gestion, proposent des assurances-vie en gestion pilotée par ETF. En confiant votre épargne à un tel gérant, vous indiquez un niveau de risque avec lequel vous êtes confortable et un horizon de gestion. Le gérant prendra alors soin de piloter chaque portefeuille selon le profil indiqué. C’est un moyen d’obtenir une rémunération adéquate avec un niveau de risque, matérialisé par la volatilité, contrôlé.

L’assurance-vie peut remplacer le PEL pour l’épargne immobilière

Concluons cet article par un message d’espoir. Oui, le taux du PEL a dramatiquement baissé. Mais il ne faut pas baisser les bras : construire son apport personnel et le valoriser grâce à une assurance-vie est possible et nécessaire ! Surtout dans notre époque de taux très bas, où le taux d’emprunt du PEL est peu pertinent comparé à celui que l’on obtient auprès d’un courtier en prêts immobiliers.

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